Irene

Irene est une patiente du centre médical Wayne-Powers souffrant d'immuno-déficiences qui l'empêchent de s'aventurer en dehors des murs du laboratoire et la condamnent à vivre soit dans un champ généré par un anneau qui la protège et lui fournit son oxygène, soit dans une cage de verre. Elle rencontre un jour Terry McGinnis. Le contact, malgré la barrière physique, s'établit immédiatement entre eux et Irene lui offre une rose. Elle lui révèle qu'elle n'a jamais vu le monde extérieur et s'échappe plus tard du centre, cédant à son éternel désir.

Irene contacte Terry et se rend avec lui à la plage, où elle évoque sa privation de l'odorat et du toucher, l'empêchant pleinement d'accéder aux plaisirs naturels. Dans ce moment de lyrisme, elle va jusqu'à poser sa main sur celle de Terry, mais suscite le malaise du jeune homme. Elle réalise subitement qu'elle doit retourner au centre, l'autonomie de l'objet magnétique arrivant à son terme. Sur les lieux, elle est punie par le docteur Blades qui bannit, à leur grand désarroi, Terry des locaux et confine Irene.

En voulant une nouvelle fois défier la restriction, elle découvre malencontreusement les agissements du docteur Suzuki, mais est sauvée par Batman. Un moment après les incidents, Blades relâche la pression autour d'Irene, et celle-ci révèle à Terry, qui a à nouveau le droit de la voir, l'existence de son petit ami.

La luminescente Irene est un personnage onirique, qui offre à la noirceur cyberpunk de Batman Beyond une pause, le temps d'une séquence magnifique sur une plage, en plein jour, deux ingrédients oubliés dans une ville de pétrole violet et d'angoisse. Avec un personnage prisonnier de son cocon, l'épisode aborde le thème du handicap de façon intelligente, en détournant l'objet qui sert d'arme au vilain vers une personne qui en est dépendante pour sa survie. À travers Irene se reflètent les innombrables individus souffrant de maladies orphelines, parfois incurables, et qui sont promis à un semblant de vie.

Sa relation avec Terry rappelle immanquablement la passade du héros avec le Dix, même si McGinnis est davantage mué par ses problèmes de santé que par de réels sentiments amoureux. Le spectateur fait tout de même face à une deuxième alternative au personnage de Dana, peu développé en dehors de sa jalousie et de sa frustration récurrente concernant les escapades de Terry. Si Dana a encore du mal à être envisagée, à ce stade, comme véritable et définitive Lois Lane de Batman II, l'adolescent fougueux et avide d'expériences, de son côté, a accompli du chemin. Ses préoccupations, même si elles tendent à l'obsession, pour Irene, demeurent de l'ordre de la compassion pour sa condition.

Ainsi, la happy-end d'Irene, au bras d'un garçon partageant son mal, s'avère appropriée, mais égratigne tout de même l'ego de notre héros, qui ne dédaignait guère les joies du succès auprès de la gent féminine, à la manière de son illustre prédécesseur. C'est sans doute une étape nécessaire dans l'évolution personnelle de ce Batman deuxième du nom, qui, lors de sa rencontre suivante avec une Melanie Walker honnête, ne sera pas le moins du monde tenté par ses charmes et sa bonne foi. Sur le long terme, le souvenir rattaché à Irene dans sa globalité reste celui d'une halte de contemplation au milieu de la violence.

Une certaine Joanna Hulce est la voix originale d'Irene.

La comédienne qui double Irene en français est Véronique Volta.

Batman : La Relève :

• 39. L'Inaccessible