| 
                 The
                World's Finest : Pourriez-vous nous décrire en détails votre rôle
                sur le série The Batman ? 
                 Alan
                Burnett : Pour cette nouvelle saison, je suis
                producteur exécutif au côté de Michael Goguen et je
                suis aussi coordinateur des histoires (story editor). Je
                supervise tout d'abord les scripts et assiste aux
                enregistrements. Par la suite, Michael et les différents réalisateurs
                produisent de gargantuesques story-boards. Une fois terminé, je
                les annote quelque peu (pas trop, car généralement ils sont déjà
                excellents). Après cette étape, je suis également impliqué
                dans la post-production avec l'enregistrement des dialogues
                additionnels. Par ailleurs, je travaille en même temps sur la
                pré-production d'une autre série. 
                WF
                : La série a introduit un Batman en constante évolution,
                d'abord solitaire, puis en duo, puis en trio. À présent, le
                personnage semble s'impliquer dans la JLA. Comment décririez-vous
                cette nouvelle version de Batman au début de la 5e saison ? 
                Alan
                Burnett : La cinquième
                saison est celle des "super-collaborations". Presque
                tous les personnages de la Ligue rencontrés à la fin de la 4e
                saison apparaîtront dans la 5e. S'ajoute aussi à la liste
                Superman qui lui n'a pas encore été mis en scène jusqu'ici. 
                WF
                : Comment la série The Batman va-t-elle traiter le
                personnage de Superman ? Doit-on s'attendre à une approche
                traditionnelle comme celle vue dans Superman TAS (une
                autre série sur laquelle vous avez travaillé), ou doit-on se
                préparer à quelque chose de totalement nouveau ? 
                 Alan
                Burnett : Nous avons
                fait de Superman un personnage légèrement moins amical, un
                extraterrestre plus impénétrable, particulièrement vis-à-vis
                de Batman. Dans notre histoire, Batman a déjà rejoint la Ligue
                mais Superman par contre n'a pas encore montré le moindre intérêt
                envers celle-ci. Nous avons aussi souhaité revenir au Clark
                Kent délicieusement empoté comme l'interprétait Christopher
                Reeves. C'est ma version préférée de Clark. Superman
                veut tellement faire partie de l'humanité qu'il agit parfois
                idiotement. C'est d'ailleurs probablement la façon dont il nous
                perçoit : une bande d'idiots. Vous savez, aussi tragique soit
                le premier acte de l'histoire de Superman — la destruction de
                Krypton — autant le second acte n'est que comédie. 
                WF
                : Vous avez travaillé sur différents projets de registres très
                différents, de Krypto au Projet Zeta. En quoi le
                fait d'avoir travaillé sur des productions aussi diverses —
                et l'expérience qui en découle — vous aide-t-il dans
                l'approche d'un nouveau projet ? 
                Alan
                Burnett : C'est une bonne question. Tout ce que vous
                faites vous apprend quelque chose à utiliser par la suite. Mais
                les auteurs ont besoin sans cesse d'essayer de nouvelles choses.
                C'est en tout cas ainsi que je le ressens. Après Batman :
                La Relève, je voulais absolument sortir de la Batcave.
                Heureusement, chez Warner Bros., il y a toujours une
                large variété de séries en développement. Ainsi, j'ai eu la
                chance de faire de la comédie avec Ozzy & Drix,
                du super-héros plus juvénile avec Static Choc,
                et même une série pour les plus jeunes avec Krypto
                et les enfants en bas âge avec Firehouse Tales.
                Je suis sûr que si Warner développe une série pour les enfant
                in utero, je pourrais être de la partie. Sérieusement,
                j'essaie à présent de développer une série touchant plutôt
                les fillettes. J'ai deux filles. Elles apprécient mes blagues. 
                WF
                : De nombreux fans vous connaissent pour vos nombreuses
                collaborations depuis Batman TAS. Cependant, peut savent
                que vous avez travaillé aussi sur plusieurs saisons de SuperFriends.
                Pourriez-vous décrire votre rôle sur cette série et nous
                expliquer combien les méthodes de travail ont changé depuis
                dans le monde de l'animation ? 
                 Alan
                Burnett : J'ai supervisé
                les histoires des deux dernières saisons de SuperFriends,
                lorsque la série s'appelait Galactic Guardians
                ou quelque chose dans le genre. Chaque saison avait un titre
                différent, en accord avec la ligne de jouets correspondante.
                Nous avons essayé d'introduire plus l'esprit DC dans ces deux
                saisons, ajoutant un peu plus de menace dans chaque épisode,
                mais les standards de l'époque nécessitaient un lot de bons
                sentiments, ABC desirant programmer la série assez tôt
                dans les grilles, lorsque les touts petits sont devant l'écran.
                Pour les commentaires du DVD, j'ai récemment revu la première
                saison à laquelle j'ai participé et j'ai trouvé que c'était
                presque impossible à regarder. Par rapport aux standards
                d'aujourd'hui, cette série semble s'adresser aux tout-petits,
                et la pellicule sur laquelle les épisodes ont été réalisés
                aurait pu être de meilleur qualité. Mais les gens ont beaucoup
                d'affections pour cette série. J'ai même vu des adolescents
                venir vers moi lors de conventions, me disant combien ils appréciaient
                tel ou tel épisode issu de la seconde saison à laquelle j'ai
                participé. 
                WF
                : Peut-on espérer quelque clin d'œil à SuperFriends
                dans la 5e saison de The Batman ? 
                Alan
                Burnett : Non. Pas de Hall of Justice. Pas de Wonder
                Twins. Et pas de singe ! 
                WF
                : Nous avons évoqué tout à l'heure Batman : The Animated
                Series. Cette année marque le 15e anniversaire de la série.
                Avez-vous des commentaires sur la durée du succès de celle-ci
                et sur le fait que les fans pensent qu'il s'agit toujours de la
                meilleure adaptation de comics en série animée ? Avez-vous des
                souvenirs que vous aimeriez partager ? 
                 Alan
                Burnett : C'était un show si merveilleusement stylisé
                que c'est comme regarder un tableau prenant vie sur du velours
                noir. L'ambiance film noir, le côté pulp, la musique de Shirley
                Walker, ces moments tranquilles dans lesquels on n'entend
                que les bruits familiers d'une pièce; tout cela contribue à
                vous happer dans le monde de la série. La "tranquillité"
                de cette série est d'ailleurs un élément qui n'a jamais été
                repris dans aucune autre production animée américaine mettant
                en scène des super-héros. J'étais vraiment heureux de prendre
                part à cette série et de devoir travailler avec Eric Radomsky
                et Bruce Timm. Ce sont leurs premiers essais sur
                Batman qui m'ont amené à travailler chez Warner Bros.
                C'est leur talent artistique qui fait que la série est
                aujourd'hui encore si appréciable à regarder. 
                WF
                : Y a-t-il un épisode de Batman, Superman, Batman
                : La Relève, ou d'une autre série tout aussi importante,
                dont vous êtes particulièrement fier ? Maintenant que tous ces
                épisodes sont disponibles en DVD, quels sont ceux que vous
                recommanderiez particulièrement ? 
                 Alan
                Burnett : Je pense que le point culminant est le
                triple épisode World's Finest (Nec Plus
                Ultra). C'était une histoire difficile à structurer et
                je suis très fier du résultat. Mais mon écriture sur cette série
                est plutôt imperceptible. Les fans de Batman et Superman ne
                peuvent pas facilement identifier ma patte car mon travail est
                confiné à la réécriture, et mon nom apparaît toujours comme
                co-auteur, le plus souvent au côté de Paul Dini qui est
                tout simplement le meilleur. En fait, mon premier épisode écrit
                en solo chez Warner ne vient pas avant la moitié de Batman
                : La Relève avec l'épisode Mindgames (Télépathie).
                Et encore, je n'ai écrit cet épisode seul que parce que notre
                production était en crise et parce que cette histoire était déjà
                structurée dans ma tête. J'aime établir des histoires et écrire
                à plusieurs. Écrire est souvent ennuyeux et solitaire, mais être
                dans une pièce avec des gens comme Paul Dini, Stan
                Berkowitz, Bob Goodman et bien d'autres,
                discutant de l'histoire, c'est très exaltant pour moi. 
                Par
                ailleurs, l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai écrit
                Torment — le comic en six épisodes de la série
                Superman/Batman — c'était pour pouvoir dire aux
                fans : ça c'est moi, pure et inaltéré. Cela m'a aussi offert
                l'opportunité de dire quelque chose sur Batman que je n'avais
                jamais pu exprimer à la télévision. 
                WF
                : Revenons-en à The Batman. Qu'est-ce qui vous a poussé
                à vous impliquer dans cette cinquième (et probablement) dernière
                saison? Quelle trace espérez-vous laisser sur cette série ? 
                 Alan
                Burnett : La chaine souhaitait déplacer Michael
                Jelenic, le responsable des scénarios de la 4e saison, sur Legion
                of Super Heroes. Ainsi, lorsqu'il a été annoncé que The
                Batman aurait une nouvelle saison, la tâche m'est
                revenue. J'avais travaillé comme producteur exécutif avec
                Michael durant son "règne" sur The Batman,
                j'étais donc très excité à l'idée de poursuivre l'évolution
                de la série. S'il y a des traces que j'aimerais laisser, ce
                serait dans la continuité de l'excellent travail de Michael.
                J'aimerai être capable de vous raconter l'incroyable travail
                que nous sommes en train de faire sur cette saison, mais vous
                devrez attendre cette l'hommage à la testostérone
                qu'est le Comic Con de San Diego pour en savoir plus. 
                WF
                : Pour terminer, mis à part  The Batman, y a-t-il d'autres
                projets sur lesquels vous travaillez actuellement ? 
                Alan
                Burnett : Rien dont je puisse parler maintenant. Vous
                connaissez Warner Bros. C'est un peu la CIA, en plus drôle. 
                 
                   Thank
                you to World's Finest !
                |