Dan Mockridge fait partie des déclinaisons d'une figure récurrente au sein de Batman TAS et du DCAU, la crapule qui en engendre une autre, au gré de ses méfaits. Au même titre que Ferris Boyle, Rupert Thorne ou Bruno Mannheim respectivement créateurs de Mister Freeze, Double-Face et Toyman, Dan Mockridge est reponsable du basculement d'un citoyen sans histoires, dans son cas Edward Nygma. On se souviendra également du rôle de Lex Luthor dans la transformation permanente du mercenaire John Corben en robot dépourvu de sensations, Metallo.
S'il n'exerce ni la violence physique d'un Ferris Boyle ni ne possède le génie diabolique d'un Lex Luthor, Dan Mockridge reste tout de même présent dans les mémoires pour son odieux franc-parler face à Nygma. Le dieu argent est en effet sa seule et unique préoccupation, et Mockridge, véritable avatar du capitalisme exacerbé, le clame haut et fort. Sûr de lui face au salarié qu'il se fait une joie de limoger, puis extatique face à ses camarades mondains et financiers Bruce Wayne et Lucius Fox, il perd toute contenance dès que Nygma ressurgit dans sa vie, et pire, qu'il ne s'intéresse plus à ses précieux dollars.
Cette vénération pécuniaire outrancière atteint son paroxysme lorsque Mockridge, emporté par les minions de Nygma, lance un « Je vous paierai, Batman ! » à l'encontre du chevalier noir, présumant de l'avidité, de l'intérêt et du potentiel corruptible du héros pour s'en tirer. Si à cet instant-là, il pense encore que la sainte monnaie peut tout acheter, l'épisode lui apprendra à se soucier dorénavant de sa survie. La scène finale, qui s'étend sur l'ampleur et la gravité de son traumatisme, ne fait pas vraiment le point sur l'état de sa conscience comme en atteste le commentaire de Batman. Elle livre plutôt un ultime témoignage de sa lâcheté, flagrante tout au long de l'épisode.
Au final, Dan Mockridge, malgré sa responsabilité dans la naissance de l'Homme Mystère, est un individu bien moins dangereux que Boyle, Thorne et évidemment Luthor. Privé de ses billets verts qui lui permettaient de négocier et crâner, il n'est plus qu'une poupée de chiffons tremblante sous ses couvertures. Le spectateur peut à loisir spéculer, non pas en bourse, mais sur ce qu'il advient du personnage. Dan Mockridge peut soit remonter la pente et adopter une attitude plus excentrique et altruiste dans un espoir de rédemption, soit demeurer cloitré dans sa psychose jusqu'à ce qu'il ne mette fin à ses jours au moyen de son propre fusil, accidentellement, au comble de l'angoisse, ou volontairement.
Un figurant de Batman contre le Fantôme Masqué partage certaines ressemblances avec lui, pouvant porter à croire qu'il s'est remis de ce qui lui est arrivé.
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