On ouvre avec une scène de théâtre (Tempest de Shakespeare) à Arkham. Elle heurte la sensibilité de certains, ça tourne à la bagarre, Jim intervient.
Le directeur d'Arkham n'est pas vraiment content : apparemment, depuis l'arrivée de Jim, les comportements violents ont augmenté (lire : on ne s'en occupait pas donc ils ne faisaient pas les statistiques) et Jim ose critiquer le fonctionnement d'Arkham.
"You rushed into opening, and now you're running this place with skeleton staff and zero surveillance in an unsafe and unsecure-"
Entre Morena Baccarin (yay !), ou devrais-je dire, Dr. Leslie Thompkins, tristement célèbre pour son rôle dans Batman : War Games, où elle ne prodigue pas les soins nécessaires à Stephanie Brown afin que la jeune fille quitte l'univers sombre du Chevalier Noir, entraînant la mort de la protégée. (spoiler : Thompkins n'a en fait pas vraiment laissé Steph' mourir, elle l'a juste fait croire. Sa désapprobation constante des activités de Bruce et l'entraînement des jeunes l'a poussée à agir ainsi afin d'essayer de stopper Bruce dans sa croisade. Ce dernier, nullement au courant de la supercherie, la retrouve en mission humanitaire et lui interdit de retourner sur le sol américain, si je me souviens bien). J'adore l'actrice, moins le jeu parce qu'on ne peut définitivement pas conduire une conversation et écouter un stéthoscope (je suis allée chez le médecin assez souvent pour le savoir). Ses méthodes sont néanmoins bien ancrées dans l'univers d'Arkham, à savoir des claques sur les joues afin de réveiller les patients, et une no-nonsense attitude. Elle semble beaucoup apprécier l’éthique professionnelle de Jim :
"T: Personally, I think what you're doing is admirable.
G: I'm guarding lunatics.
T: No. You're not quitting."
Ce qui rappelle l'épisode précédent, où on peut assister à cet échange entre Bullock et Gordon, alors que Gordon récupère ses affaires du GCPD :
"B: Arkham Asylum? A security guard for nut-jobs?
G: Criminal nut-jobs, yeah.
B: Are you taking the assignment?
G: It's that or quit.
B: So quit.
G: That's what they want me to do."
Je ne suis pas non plus contente sur la façon d'entrer dans les cellules. Entrer et laisser la porte ouverte derrière soi, peu importe l'état du patient, est certainement pas dans le protocole (qui doit probablement demander deux personnes, au moins une en dehors de la cellule, et une porte fermée entre chaque va-et-vient, ça semble aller de soi).
Gordon a définitivement un problème avec l’autorité (celle du Maire ou d'Arkham qu'il ne reconnaît pas), et se retrouve à interroger les patients qui sont tous plus cinglés les uns que les autres, accompagné d'une infirmière bien trop joyeuse pour un tel établissement.
Quand Jim se rend compte que certains patients ont été traités aux électrochocs de façon sommaire (et pas recommandé par le doc) il arrive, contre l'avis du directeur d'Arkham, à imposer son ex-partenaire Bullock qui l'accueille comme s'il ne l'avait pas vu depuis des années (grandes embrassades, gros bisou bruyant sur la joue, et j'te parle comme s'il n'y avait personne dans la pièce - alors que le directeur furieux tente de placer un mot - on parle du bon vieux temps tout en critiquant Arkham, oh, c’est qui ce type ? Ah ouais, c’est le dirlo, va p'têt falloir s'en occuper...). Le duo Bullock/Gordon ne souffre pas de la distance, puisqu'en moins d'une minute, Bullock réussit à laisser le champ libre à Jim en embarquant le directeur au commissariat pour interrogation, le tout orchestré comme sur des roulettes.
Jim poursuit son enquête qui l'emmène vers Dorothy, l'infirmière super-joyeuse, qui se trouve être en fait une patiente. Alors que Leslie et Jim tentent d'évader les patients (qui se sont échappés de leur cellule grâce à Dorothy qui, avec un simple levier, a ouvert toutes les cellules, bonjour la sécurité) pendant que Dorothy meurt de la première fatalité des foules en colère : écrasement.
Alors que Gordon, Essen et Bullock fêtent leur succès (et se lamentent sur le poste de Jim), le médecin légiste (pas Edward Nigma tiens) arrive pour gâcher l'ambiance en révélant que Dorothy était elle aussi victime de électrochoc poussifs, ce n'est donc pas elle la tête pensante de l'opération. Ils arrivent trop tard à Arkham : Jack Gruber, patient maintenant évadé avec sa marionnette humaine, est celui qui se cache derrière les électrochocs qu'il utilise afin de manipuler les gens.
En arrière plan, on a le retour de la féline Selina, qui, en pleine pluie, s'aperçoit que son amie Ivy est malade. Elle profite de l'absence de Jim pour s'installer temporairement chez lui avec Ivy le temps que la maladie passe (avec le clin d’œil au futur de l'empoisonneuse qui demande à Selina de lui faire une toast sans beurre, puisqu'elle est végétarienne).
Oswald tente d'aller dans le dos de Maroni pour augmenter le racket. Cela ne se passe pas comme prévu, première grosse bévue depuis son retour, puisque les flics à la solde de Maroni le passent à tabac puis l'incarcèrent. Maroni, après lui avoir passé un savon, ordonne finalement à un inspecteur (hésitant) de le libérer.
Fish continue de planifier sa prise de pouvoir. Elle tente de négocier avec l'hypothétique successeur de Falcone en vain. Butch, son confident, tente d'amadouer le successeur qui en retour, lui promet monts et merveilles s'il tourne le dos à Fish. Butch refuse, fatalement (ce n'est pas Butch qui en paie les frais, mais le successeur de Falcone).
Barbara continue à rouler dans les draps avec Montoya, qui est de plus en plus gênée par l'acte. Barbara tente de l'amadouer en disant qu'elle est "over Jim" (c'est pas ce que ta lettre disait, vilaine). Montoya revient à la raison, amenant explicitement leur passé commun de junkies et, bien que Montoya s'en soit sortie, il est évident que Barbara non (au vu des pilules multiples dans tous les plans). Barbara prend offense (évidemment, elle ne le reconnaît pas). Quand elle appelle l'appartement de Jim, elle tombe sur une Ivy facétieuse qui se fait passer pour la partenaire d'un soir de Jim.
Et c'en est fini pour l'histoire.
Bon, du bon et du mauvais.
En bon : le duo Jim/Bullock qui a bien évolué depuis le début de la série, et voir les retrouvailles est vraiment fantastique (surtout l'attitude de Bullock). On voit que les anciens partenaires savent comment jouer leurs cartes pour arriver à leurs fins, et se protègent l'un l'autre.
J'aime beaucoup Morena Baccarin, et j'apprécie son personnage pour le moment (mais pitié, n'en faites pas une romance !). Elle a beau être brute de fonderie avec les patients, elle perd quand mêmes ses moyens face à la foule déchaînée d'Arkham. Elle n'est pas toute-puissante.
Le petit extra Ivy/Selina est intéressant aussi. Ça renforce l'idée que Catwoman n’est pas une "villain" comme les autres, elle ne cherche pas à faire du mal aux autres.
Oswald se prend sa première défaite dans un jeu qu'il semblait jusque-là maîtriser à la perfection. Est-ce vraiment un échec ou était-ce prévu ? Si ne n'était pas le cas, ça fait du bien de voir un parcours à embûches.
Même si ça se sentait dès le pilote, on a confirmation que Butch est dévoué à Fish jusqu'au bout.
Le détour par la case Montoya est apprécié aussi. Mettre sa sécurité en premier est un bon point pour elle. Elle confirme que les deux ont un passé d'addictes (même s'il semble que l'alcool était sa drogue, pas comme Barbara qui semble s'essayer à tout) qu'elle seule a pu quitter, et elle trouve le moyen de se séparer de Barbara devenue "toxique" pour elle.
En plus de cette réaction, j'aime beaucoup le portrait de l'addiction. Trop souvent, on a un junkie drogué jusqu'aux yeux pour lequel on ne peut plus trouver aucune veine, ou des alcooliques toujours aussi bourrés. Rarement est-il fait état de l'addiction silencieuse qui ne fait pas tellement d'éclats, la plus "sophistiquée" je dirais, qui n'est pas reconnue par beaucoup en tant qu'addiction parce que ses effets ne sont pas aussi extraordinaires que les autres. C'est comme la pub pour alcooliques en France où on voit un gars qui boit un verre le matin, un à midi, à quatre heures, le soir, sans jamais être bourré, mais qui a besoin de sa dose quotidienne. Pour beaucoup, ce n’est pas un alcoolique. Ils se trompent.
Cette représentation va de pair avec la Gotham perfide qu'on connaît, dont la maladie est sournoise et presque secrète, sans grand éclat mais dont les effets sont reconnaissables chaque jour à chaque coin de rue.
On peut voir que les substances on un effet sur Barbara, mais elle n’est pas non plus complètement hors de contrôle. Le personnage n'avance pas pour autant...
Je n'ai pas vérifié avec les épisodes précédents, mais les plans d'Akham sont filmés...de travers. Les plans sont rarement droits, renforçant l'idée décalée d'Arkham.
Les moins bons : l'activité médicale. Entre "l'auscultation" de Thompkins, le protocole d'entrée des cellules, le fait de donner aux électrochocs un effet de manipulation mentale, et j'en passe beaucoup, on nage dans le délire. Les électrochocs servent avant tout à altérer légèrement certaines zones du cerveau, particulièrement lorsqu’il s'agit du comportement, mais certainement pas à prendre le contrôle d'une personne, même par pouvoir de suggestion. De plus, le contrôle mental n'est qu'une théorie (que beaucoup se sont efforcés à prouver, notamment les régimes totalitaires et les services secrets). Le pouvoir de suggestion est bien plus faible en comparaison, et en aucun cas peut forcer une personne à agir contre ses principes (le meurtre par exemple). Je veux bien qu'on soit dans une série qui flirte avec le fantastique, mais là, ils auraient pu trouver une autre solution.
Penguin. Oswald se présente sous le surnom qu'il a toujours détesté sans raison, et demande une augmentation des taxes sans raisons. Bien qu'il est intéressant de le voir se tromper, ses actions dans cet épisode n'ont pas vraiment de sens. On ne sait pas pourquoi il agit, d'où viennent ses idées, rien. C'est assez bancal.