Superman alternatif

Dans une autre dimension où il ne parvient pas à empêcher la mort de Lois Lane, Superman, anéanti, cède et s'associe avec Lex Luthor, pensant ainsi toujours réguler le crime au sein de Metropolis et faire la paix. Derrière l'illusion de l'ordre et de l'harmonie obtenus d'une main de fer, il ne perçoit pas la révolte idéologique des citoyens rebelles et les considère, de façon manichéenne, comme de simples malfrats à mettre hors d'état de nuire.

Un soir, ce Superman alternatif tombe, ébahi, sur la Lois Lane de notre Terre, arrivée par accident dans son monde, et lui permet d'échapper à la milice. Justifiant sa violence et son autorité auprès d'elle, il est progressivement désenchanté en découvrant grâce à elle l'état réel de Metropolis, son extrême misère, et les groupuscules de résistance qui se sont érigés contre lui.

Superman se confie alors auprès de la population, et, décidé à mettre un terme à cette triste comédie, force le bâtiment de la LexCorp en leur compagnie. Exigeant des explications de la part de Luthor, il est brièvement stoppé par de la Kryptonite. Pourchassant son ennemi à travers les airs, Superman endommage le vaisseau de Lex et engendre finalement sa perte.

Le peuple à nouveau libre, Superman se voit reconstruire la cité avec Lois, mais celle-ci lui est de nouveau enlevée, devant regagner sa dimension. Il lui fait alors la promesse solennelle que cette fois, Metropolis ne pâtira pas de son absence, et qu'il assumera, seul, ses états d'âme.

Première incursion à travers les réalités parallèles de la part de l'équipe du DCAU, l'épisode Qu'est devenue Metropolis ? nous offre un double de Superman pour antagoniste, mais qui se révèle plus semblable à Bizarro qu'au Superman Seigneur de Justice introduit plus tard.

Ce Superman alternatif est en effet une figure tragique, psychologiquement détruite par la mort de Lois Lane, et qui a perdu sa foi en l'enseignement des Kent, qui avait fait de lui l'Homme d'Acier altruiste et généreux. Cette injustice suprême, signe de l'extrême cruauté du monde et de sa propre impuissance à pouvoir garder le contrôle, l'a poussé vers les dérives du totalitarisme. Rongé par la colère, le Superman alternatif abdique, abandonne une partie de ses principes et s'allie à Lex Luthor, remettant en question son jugement quant à son éternel et si dangereux ennemi.

Le deuil l'aveugle mais conserve Superman tel qu'il est, avec sa volonté indéfectible de faire le bien et son degré de naïveté, au point qu'il ne se doute pas une seule seconde du véritable régime qu'il contribue à mettre en place. Sa réaction au cours de l'épisode témoigne de l'horreur de sa surprise, et malgré le dénouement heureux pour les habitants de cette Metropolis, le Superman alternatif demeure condamné à vivre dans un monde sans Lois Lane, un monde où il devra aussi payer le prix des crimes dont il a été le complice involontaire. Une rédemption comme celle qu'on peut imaginer pour le Batman Seigneur de Justice est toutefois possible.

L'épisode et le personnage multiplient les références culturelles. Le logo qu'il arbore sur son torse est un jeu habile entre son S traditionnel, et l'emblème des SS. Les statues à son image, qu'il partage avec Luthor, évoquent Janus, célèbre Dieu à deux têtes. La déification du protecteur urbain faisant passer sa voix à travers les écrans, trouve évidemment son inspiration chez Big Brother, entité impalpable de 1984.

Tim Daly, interprète original de Superman dans la série, endosse le rôle de son double.

Même chose en VF, Emmanuel Jacomy, voix française de l'Homme d'Acier, prête sa voix au Superman alternatif.

Superman TAS :

• 26. Qu'est devenue Metropolis ?