Darkcook a écrit:Ben justement, quand j'étais petit, c'était pareil, et on se posait pas de questions : les garçons avec les figurines Batman et le foot (enfin, moi qu'avec Batman ), les filles en rose avec les poupées... Et parce qu'on était petits, on allait pas plus loin (quoique dès qu'une fille s'intéressait à BTAS...), on y voyait pas mal, ça paraissait naturel.
Je comprends pas ton raisonnement : c'est pas parce qu'on est pas conscient de telle chose qu'on est épargné par ses conséquences. Au contraire.
Darkcook a écrit:Grandir a tout changé, et donc je pense que l'influence des dessins animés sur les enfants dans ce genre de cas disparaît totalement sur le long terme, l'adolescence a un rôle bien plus important et décisif sur leurs vies, ils ne sont pas encore les individus qu'ils seront plus tard quand ils sont en primaire...
C'est naïf, ça. D'où crois-tu que viennent les inégalités constatées encore aujourd'hui entre les sexes ?
Pourquoi y a si peu de femmes à des postes importants ? Parce que les méchants nonommes veulent pas d'elles ? Pas seulement : en plus du plafond de verre, il y a la barrière mentale qui s'est construite en amont. Les femmes ne sont pas plus idiotes que nous puisqu'elles font de meilleures études que nous. Y'a pas comme un souci ?
Et pourquoi les femmes font beaucoup plus les tâches ménagères ? Parce qu'elles aiment ça ? C'est inscrit dans leurs gènes ? Non, depuis leur petite enfance, on leur montre des modèles féminins (réels ou fictifs) portés sur l'apparence, le foyer, les enfants, l'intimité, et bien souvent ces modèles sont passifs (« Un jour mon prince viendra... »). C'est hyper dur de s'en défaire ensuite. Les premières années de notre vie sont primordiales, elles conditionnent énormément et durablement.
Et chacun de nous, s'il n'y fait pas attention, contribue à alimenter ce système de différenciation si peu poreux. C'est pas moi qui ai inventé que lorsqu'on sait qu'un bébé en train de chouiner est une fille, on aura tendance à penser qu'elle pleure, alors que si c'est un garçon on aura tendance à penser qu'il est en colère. Même les enseignants adoptent des attitudes différentes suivant le sexe : une élève médiocre sera souvent considérée comme limitée (barrière mentale, mets-toi en place !), alors qu'un élève médiocre sera souvent perçu avec des capacités, mais faignant. Le regard de l'autre nous façonne, on est pas des autistes complets.
Donc, c'est un système global qui fait que les mêmes schémas perdurent, et contre lequel il convient selon moi de lutter sous tous les angles.