Pour maintenir l'activité du forum, je vous partage mes dernières critiques de comics, postées précédemment sur Facebook sur la page "
Le coin culturel de Florian".
Marvel Heroes (2018) 1
Cette quatrième itération du titre Marvel Heroes a vu le jour en mai 2018, après un retard de quelques mois. A l'origine prévu comme complément à l'offre kiosque de Panini Comics qui s'était resserrée à l'occasion du relancement de 2017 qui devait être le dernier, Marvel Heroes est devenu le premier titre kiosque à être distribué en librairies (et inversement). Hélas, son deuxième numéro fera qu'il sera ironiquement le dernier titre Marvel (hors Star Wars) en kiosques, tout le reste étant relancé en librairies dans des softcovers plus luxueux, mais aussi plus réduits en pages et plus chers. Même si ce Marvel Heroes est déjà cher en soi, puisqu'il coûte 15€.
Passons au contenu, et disons-le tout de suite : ce sont les séries qui n'ont pas trouvé de place ailleurs et qui ne sont pas assez porteuses pour justifier des hors-séries ou des albums à leur nom. Ces séries sont au nombre de quatre :
-Secret Warriors : dans la foulée de Secret Empire, l'équipe de Daisy Johnson/Quake est portée disparue, et l'ex-agent du SHIELD doit donc faire face à l'Hydra avec les héros qui lui tomberont sous la main. Malgré la présence de Miss Marvel et Moon Girl, c'est assez plat et ça se lit sans plaisir malgré de beaux dessins.
-Inhumans Prime/Royals : une époque que l'on préférerait oublier, c'est quand Marvel a tenté d'imposer les Inhumains coûte que coûte en essayant de reproduire les recettes et le succès des X-Men. Au final, ils n'auront réussi qu'à rendre fades les personnages d'origine en diluant le concept, affaiblissant du même coup les X-Men qui n'avaient plus les faveurs de l'éditeur après des ventes devenues décevantes. Sauf que les nouveaux Inhumains ne sont pas des personnages très intéressants en-dehors des têtes d'affiche, et même la famille royale perd de son prestige si on l'utilise trop. C'est ce qui se passe ici. Ce space opera a beau bénéficier de très bons dessins (Jonboy Meyers), il n'arrive pas à captiver.
-Hulk : trois épisodes de la nouvelle consacrée à Miss Hulk, alias Jennifer Walters, cousine de Bruce Banner, alias l'incroyable Hulk, mort dans Civil War II. Le postulat de départ, c'est que Jen a repris sa vie d'avocate sous sa forme humaine, et elle doit lutter contre une résurgence de son pouvoir, ce qui est un comble quand on sait qu'elle était parfaitement épanouie en Miss Hulk. Ici, les dessins et les couleurs sont moins détaillés que dans le reste du mag/livre, et l'ambiance n'est pas à la bonne humeur. En revanche, on peut s'identifier tout à fait à ce que ressent Jen dans sa nouvelle vie, à essayer de surmonter son deuil. La grande force du scénario, c'est de nous le faire ressentir sans utiliser une débauche d'effets... et sans Miss Hulk. Clairement la meilleure partie de ce numéro.
-Ghost Rider : Robbie Reyes, le nouveau tenant du titre, n'a pas eu trop de chance, puisque ses séries ont vite été stoppées, aux USA comme en France. Et quand on lit ces deux premiers épisodes, on se dit que c'est dommage, car le personnage est attachant, son univers reste surprenant (qui est ce démon auquel il est lié ?), et sans être exceptionnel, c'est plaisant à lire, surtout quand on remarque les invités à venir. Bonne pioche, mais au goût de trop peu.
En résumé : Secret Warriors et Royals sont anecdotiques, mais Hulk et Ghost Rider sont vraiment de bonnes surprises. Ça fait une petite moyenne sur l'ensemble.
Marvel Heroes (2018) 7
Septième et dernier numéro de ce "bookazine". Une grande frustration, puisque si l'on a toujours droit à des sagas complètes, l'arrêt du titre nous prive de la dernière saga de Spider-Gwen ! Quel est le but de l'opération ?
Commençons, donc, par la saga "Gwenom" de Spider-Gwen. Cette série a su maintenir sa qualité pendant toutes ces années, grâce à son duo d'auteurs qui est toujours resté aux commandes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils s'amusent vraiment avec la Terre-65 où Spider-Gwen évolue, car pratiquement aucun des personnages connus que nous rencontrons n'est l'équivalent de son incarnation classique, et cela permet de ménager de bonnes surprises. Alors naturellement, il faut passer outre le graphisme et ses couleurs très franches, mais c'est la marque de la série. Sans compter que les personnages évoluent d'une façon logique, et que tout peut arriver sans que Marvel ne décide de revenir en arrière, le privilège de l'univers alternatif. Le seul problème, c'est que la publication morcelée de la série nous coupe de son aspect feuilletonnesque : d'abord publiée dans la collection 100% Marvel pendant cinq tomes (dont un gros troisième comprenant l'intégralité du crossover avec les épisodes de Spider-Woman et de Silk) de 2016 à 2018, des ventes sûrement trop faibles l'ont fait migrer dans le bookazine Marvel Heroes à partir du numéro 5. Il restait alors l'équivalent de trois albums à publier. Et dans le même temps, le premier tome a été réimprimé alors que la fin ne viendra peut-être pas en VF dans cette collection. Peut-être aurait-il fallu faire un Marvel Heroes spécial Spider-Gwen ?
Passons au reste. Deux mini-séries liées à Infinity Wars et dédiées à Darkhawk et Sleepwalker. Darkhawk est dans la droite lignée de l'épisode 51 paru dans le numéro précédent, mais avec une portée beaucoup plus cosmique, avec intervention des Nova et de Tête de Mort. Une lecture pas désagréable, mais sans grande surprise. Car on enchaîne directement avec la mini-série dédiée à Sleepwalker, qui nous montre de l'intérieur l'univers... compressé ? Fusionné ? Bref, l'univers Infinity Warps où les héros Marvel fusionnent entre eux, et dont nous n'avons vu que des bribes anecdotiques dans le softcover Infinity Wars (où les seuls numéros spéciaux proposés ne nous présentaient que les personnages qui n'intervenaient pas dans la trame de l'événement). Ici, les auteurs jouent bien avec le concept pour mieux donner de l'épaisseur aux deux héros associés que sont Chris Powell (l'alter-ego de Darkhawk) et Sleepwalker. On s'amuse aussi à essayer de deviner qui a fusionné avec qui. Mais qu'on se le dise, ces épisodes n'ont pas franchement d'incidence sur Infinity Wars, et il n'est pas sûr que Darkhawk et Sleepwalker reviennent de sitôt, mais ces histoires sont essentielles à leur développement.
Un dernier numéro de bonne tenue, ma foi. Mais il reste frustrant en s'arrêtant avant la fin de Spider-Gwen.