La Tour des Héros

Je remarque qu'il n'y a pas vraiment d'endroit où rapporter les news qui nous marquent, donc je propose ce petit topic.

On commence par une mauvaise nouvelle : Carmine Infantino, immense, immense, immense dessinateur (et les fans de Flash seront d'accord) est mort hier à l'âge de 87 ans.

Mon pseudo doit avoir de la buée sur ses lunettes d'inuit.

Avis à mes confères rédacteurs : étant donné l'inestimable contribution de l'homme à l'univers DC où outre le fait d'en avoir illustré maintes aventures, il aura en tant que rédacteur, donné leur chance à bien des talents, les fiches de ces créations méritent sans doute un focus sur le site.

J'y avais pensé et je suis d'accord.

Bon, les z'amis, oubliez toutes ces vanités crossoveresques ou cinématographiques, l’œuvre absolument démentielle qui a posé les fondations du super-héros moderne va enfin faire son retour sur les rayons des comic book shops : Miracle Man, du seul et unique Alan Moore !



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C'est une immense nouvelle parce que certains numéros d'origine sont très chers d'occasion (avide collectionneur des travaux du monsieur, je n'ai jamais pu me procurer le numéro 15 faute de moyens...) et que ça tabasse à peu près tout ce qui sort en neuf depuis... La Ligue des Gentlemen Extraordinaires 1 & 2 ? Bon ok, le Batman de Morrison s'en sort avec les honneurs, mais tout de même, le lyrisme et la puissance symbolique que déploie Moore dans Miracle Man sont inégalés. Bonus, les graphismes défoncent tellement la rétine que vous vous en sortirez au mieux avec une conjonctivite orgasmique doublée du sentiment d'avoir absorbé l'essence du concept super-héroïque poussé jusque dans ses retranchements (non, non, je n'exagère pas).

Bref, lecture INDISPENSABLE. Parution en VO à partir de janvier. Faudra surement attendre pour une collection complète mais croyez-moi, ça vaut le coup.

C'est quoi le pitch ?

RIP Carmine Infantino. J'espère que DC lui rendra hommage dignement si ce n'a pas été déjà fait.

Pottio © a écrit:C'est quoi le pitch ?

C'est Alan Moore qui redéfinit un genre pour les trente années qui suivirent.

Mais trivialement, ça parle d'un journaliste nommé Micheal Moran qui ne peut pas se défaire de rêves dans lesquels il s'imagine une vie de surhomme pleine d'aventure. Un jour, il est pris dans une explosion déclenchée par une attaque terroriste sur une centrale nucléaire. Peu après son réveil, il se souvient d'un mot qui était seulement flou dans ses rêves : Kimota. En le prononçant, il se transforme en Miracle Man, un surhomme quasi-invincible. Il découvrira ensuite pas mal de choses, dont la nature de ses rêves, la survie de Kid Miracle Man, les manipulations du gouvernement, etc.

Moore reprend beaucoup de lieux communs du genre (le mot magique qui transforme comme avec Captain Marvel, le principe de continuité entre les différents âges des comic books, le complexe du sidekick vivant dans l'ombre de son mentor, la peur de l'impotence sexuelle face au surhomme, etc.) et les développe de façon rationnelle jusqu'à ce qu'ils atteignent leur point de rupture et ne puissent plus fonctionner comme mécanismes d'une narration merveilleuse comme c'était le cas pendant l'âge d'or des comics. Il développe longuement et brillamment la problématique toute simple de "que se passerait-il si un super héros surgissait dans notre monde du jour au lendemain ?" => exactement le sujet sur lequel tout le monde se prend l'choux de nos jours alors que Moore y a répondu entre 1982 et 1985 dans cette série, avant même qu'il ne repousse encore les limites (narratives cette fois) avec Watchmen. Bref, le résultat n'est pas très joli pour l'humanité.

Ce qui singularise vraiment cette série cela dit, c'est justement sa nature transitoire, d'un âge à l'autre, d'une manière d'entreprendre le concept à l'autre. Moore joue au niveau théorique du médium mais il se situe toujours dans une logique de divertissement abordable au premier degré, contrairement à Prométhéa, à côté duquel le lecteur passe totalement sans un certain bagage culturel, et ça en devient carrément froid par moments ; j'adore Prométhéa hein, mais Miracle Man fonctionne à la fois sur le plan déconstructif et sur le plan blockbuster de super-héros qui en envoie plein la gueule.

Et sérieux, une fois qu'on finit cette lecture, il apparait totalement évident que quasiment tout ce qui a suivi en découle. Donc bon, le pitch voilà, il est là et il est efficace. Mais le vieil Alan te réserve d'autres surprises qu'une simple histoire.

Très intéressant, comme beaucoup j'imagine je ne connaissais que de réputation (et par un gros spoiler bien chan-mé très maladroitement montré dans un article de Wizard et qui me gâchera sans doute bien du plaisir le jour où je m'y attaquerai: pour ceux qui ne connaissent pas, passez votre chemin, sérieux, je ne le reproduis que pour que les connaisseurs voient de quoi je parle: Mais bon vu ce que tu en dis j'imagine que le récit garde encore bien des surprises en réserve.)
Ça appartient à qui aujourd'hui? Une chance de le voir débarquer chez Urban un de ces quatre?
Quoi qu'il en soit, ton enthousiasme donne clairement envie de se plonger dedans!

Todd McFarlane avait une partie des droits y a quelques années (oui, histoire bien compliquée) mais c'est désormais Marvel qui les a récupérés. Je suppose que ça sera du ressort de Panini donc ?

Le dessinateur Nick Cardy, que les spécialistes ici doivent bien connaître, nous a quittés.

Source : Comicbook.com