Bonjour tout le monde.
Voilà un film très attendu et qui divise visiblement. En remontant le topic, je constate que les posts de Superboy ont déjà donné les arguments et réponses que j’avais en tête. Merci pour le coup de main, je n’ai plus qu’à poster ma critique.
Pour moi, « man of steel » est un bon film qui souffre de quelques défauts propres au genre et à son traitement actuel (le dark-réalisme).
Les points forts :-Les
bandes annonces (surtout la dernière avec le thème « What Are You Going To Do When You Are Not Saving The World?”) : Aujourd’hui, elles sont souvent très belles, mais celle-là est ma préférée avec une transition de l’intime au grandiose.
-Le titre cité ci-dessus. Simplement superbe! Le reste de la B.O. est moins marquant.
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Krypton avec sa nouvelle esthétique où le biologique remplace le cristallin. Personnellement, j’en ai pris plein les yeux.
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Jor-el, quelqu’un l’a déjà dit, il est impérial. Russel Crow a le charisme nécessaire et cette forme de sagesse triste propre aux grands visionnaires. Pour l’héroïsme, Kal a de qui tenir.
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Le casting : très bon surtout pour Jor-el, Jonathan Kent, Kal-el, Zod et Loïs
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L’originalité du point de vu :
Ce « man of steel » est bien plus Kal-el que Superman…pour l’instant. Voir superman, non pas comme un « gentil dieu élevé à la campagne » mais comme le réfugié extraterrestre qu’il est, n’est pas si courant.
-L’ouverture d’une franchise DC « justice ligue ».
-La formidable sensation de puissance. La vitesse des kryptoniens est fulgurante et les scènes de vol sont un pur plaisir (pour une fois, elles justifient la 3D).
-La suppression des aspects kitchs (les lunettes de camouflage, le Q.I. de Loïs, les méchants mégalomanes).
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Zod, tragique mais magnifique.-Pour une fois
Loïs mérite vraiment le Pulitzer. Elle est courageuse sans être inconsciente, déterminée sans être obstinée et amoureuse sans être ridicule.
Les points faibles :
-Un rythme très dynamique mais désynchronisé du récit : On ne s’ennuie pas, l’action et l’émotion s’enchainent mais le récit semble décousu. Le passage, sans transition, de l’arrivée de la capsule de Kal-el à un Clark marin-pêcheur est très rude. De même
l’initiation de Clark par l’ombre de Jor-el est trop rapide, superman semble vraiment sortir du chapeau.
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Les scènes de destructions, trop longues, trop bruyantes. Elles sont bien faites mais elles finissent par fatiguer et on sort de la salle à moitié sourd.
-La volonté de faire tenir dans un seul film un spectacle de grande ampleur et un trop grand nombre d’éléments nouveaux (krypton, sa civilisation, les buts de Zod, les rêves de Jor-el, les doutes et la quête de Clark) et traditionnels (l’enfance et l’adolescence de superman).
Le film parait long et confus.
-L’absence du légendaire thème de superman.
J’ai évoqué plus haut des défauts liés au « dark-réalisme ». Ici, ils sont flagrants car on essaye de décrire avec une approche clinique et désabusé LE héros positif par excellence. Superman EST cet idéal innocent baigné dans la chaleureuse lumière de l’enfance
. Le contraste est vraiment énorme.
Je ne jette cependant pas la pierre à l’équipe du film :
cette approche correspond à la mentalité de notre époque, aussi triste soit-elle. Nous n’espérons plus, ne rêvons plus, seule la tragédie nous semble crédible.
C’est pour ça que la trilogie Batman fonctionne bien et pour cela que Zod crève l’écran.
Son histoire est une véritable tragédie où il perd tout ce qui compte à ses yeux : sa civilisation, son amitié pour Jor-el, ses hommes, ses rêves et espoirs. Opposé à un superman qui doute et se cherche, il parait bien plus cohérent.
D’ailleurs, son combat final contre Sup’ tient plus du Kumité et de la leçon que de la simple vengeance rageuse. Zod a échoué. Il n’a plus sa place en ce monde et n’aspire plus qu’à la mort et à l’oubli. Mais il choisi de mourir avec honneur, de la même main qui a scellé le destin de Krypton. Au cours du combat, il démontre à Kal-el qu’il peut, lui aussi, se transcender et que la mort est la seule chose à laquelle il aspire encore. En menaçant la famille, il force la main de Kal pour lui apprendre le coté irréversible de certains choix. Kal peut crier sa souffrance et devenir réellement Superman, le héros parfait qui aura une conscience viscérale de la valeur d’une vie.
Finalement, je garde bon espoir car ce film est le premier d’un nouveau cycle. Avec le temps, Superman parviendra sûrement à nous faire rêver de nouveau, pour nous « guider vers le soleil ».
Avez-vous peur du noir ? Vous devriez...