de Monsieur B » Lun 17 Juil 2006, 09:07
Oui dans le principe les persos DC (du moins les plus connus) devraient être les plus simples ou du moins les plus aptes à être adaptés. Mais d'un autre côté ils possèdent beaucoup plus de dimensions et de profondeur que Spider-Man ou les X-Men pour ne citer qu'eux, du simple fait du nombre de leurs intépretations.
Le Superman que je me représente est une synthèse entre celui de Kingdom Come, Red Son, Lex Luthor et STAS. Plus le fruit de mes réflexions personnelles sur ce qu'implique un pareil surhomme. D'où ma déception vis à vis de Superman Returns puisque le film est complètement à l'opposé de ma vision. Il y a une énorme part de subjectivité dans mon appréciation mais je me basais également sur des critères assez objectifs (les points communs entre les différentes versions des auteurs).
C'est pour ça qu'à mon sens, les personnages les plus iconiques, qui finalement laissent place à un nombre infini d'interprétations, sont les plus durs à adapter. Mais ça n'est pas non plus impossible. Je pense sincèrement qu'avec la puissance d'évocation visuelle du cinéma il était tout à fait possible de représenter un Superman magnifique, puissant et christique, voire inquiétant. Pour moi ça n'a pas été le cas avec Returns hélas.
J'en reviens aux adaptations pour conclure que finalement, Marvel reste plus "facile" à transposer au cinéma puisque ses personnages sont assez unidimensionnels et qu'il est somme toute assez dur de s'écarter des archétypes (car il suffit de dépouiller les personnages de cette étouffante continuité pour immédiatement en saisir l'essence). Au contraire les icones que sont Superman et Batman sont autrement plus difficiles à adapter car les interprétations sont nombreuses, divergentes et parfois radicalement opposées. Dur de contenter tout le monde dans ces cas là. Burton avait habilement évité le piège en proposant une vision complètement iconoclaste qui avait fait hurler tout le monde, et finalement ses deux films restent parmi les meilleurs dans le genre ingrat du film de super héros.
"Once a depiction veers toward realism, each new detail releases a torrent of questions that exposes the absurdity at the heart of the genre. The more ‘realistic’ super heroes become, the less believable they are."
David Mazzucchelli